En faisant jaillir la lave du volcan ! 😄
D’où vient la colère ?
Elle est à l’origine une émotion de survie.
Son objectif est d’apporter de l’énergie pour me protéger.
Exemple : L’homme préhistorique dont la tribu se fait attaquer se fâche tout rouge. Cela mobilise une formidable énergie pour repousser les assaillants. Sa fureur lui a permis de se sauver ainsi que sa famille.
Chez moi, les colères sont plutôt déclenchées par :
- L’injustice.
- Le manque de respect.
- Quelque chose qui ne me satisfait pas.
Il existe deux types de colères :
La colère spontanée
Exprimée depuis un espace de justesse, elle me permet de :
- Dire stop.
- Protéger.
- Poser des limites lorsque mes besoins sont bafoués.
- Faire évoluer une situation.
- Rebattre les cartes, pour repartir sur des bases plus saines.
Généralement il s’agit d’un éclatement spontané qui calme tout le monde, y compris celui ou celle qui l’exprime.
Les autres comprennent qu’ils sont allés trop loin, et sont enclins à s’excuser.
Exemple : Les colères spontanées sont à l’origine de révolutions.
La colère enfouie
La société m’a façonné avec l’idée que les colères sont sales, négatives.
Au lieu de les exprimer, j’ai préféré les ravaler pour être aimé.
Lorsque j’étais petit, je me fâchais quand je n’avais pas ce que je voulais. Mes parents me punissaient au lieu d’écouter mes besoins. Au bout d’un moment, j’ai compris qu’il était préférable de ravaler ma colère plutôt que de déplaire à mes parents.
Or, lorsque je bloque la colère, je bloque son énergie dans mon corps.
Il y avait un formidable amas de ressentiment enfoui en moi.
Il suffisait d’une petite étincelle extérieure pour l’embraser.
Les personnes qui œuvrent dans l’humanitaire retiennent souvent une profonde rage en eux. Si elles ne se pacifient pas émotionnellement, elles risquent de s’épuiser dans des combats. Baser sa vie sur la révolte ne permet pas de trouver l’équilibre nécessaire pour aider efficacement les autres.
Quelle est la cause de la colère ?
Les causes d’un énervement enfoui ne sont pas extérieures mais intérieures.
J’avais en moi des blessures émotionnelles provenant :
- De mon passé.
- De mon héritage transgénérationnel.
- De mes autres vies.
Par exemple, j’avais hérité de la colère de mon grand-père alsacien, un Malgré-Nous ayant été contraint de faire la guerre contre son pays (la France) aux côtés des Allemands.
Symptômes
La colère prend le contrôle de :
- Mes pensées.
- Mon comportement.
- Mes paroles.
La rancune enfouie entraîne des blocages énergétiques dans mon corps, qui se manifestent sous divers symptômes :
- Démangeaisons, irritations.
- Crâne qui gratte.
- Irritabilité.
- Impatience.
- Violence.
- Rage de dents.
- Varices.
- Rougeurs.
- Fièvre.
- Chaleur.
- Soif excessive.
Est-ce normal de me fâcher ?
Oui ! Mes émotions sont toujours légitimes.
Ce qui n’est pas normal est de ne pas me fâcher : alors la rancœur s’accumule en moi.
Avant je ne me mettais jamais en colère. Je croyais que j’étais naturellement calme. Lorsque j’ai commencé à explorer mes émotions, j’ai découvert ceci :
Que faire immédiatement si je suis en colère ?
J’ai le choix d’utiliser le feu de ma colère :
- Pour détruire, et faire du mal aux autres.
- Pour créer, pour me transformer.
Quand je sens la rage monter en moi, je fait par exemple du sport.
À noter qu’il peut être utile de détruire ce qui ne sert plus, pour faire de la place dans ma vie.
Processus immédiat
Cela consiste à vivre ma colère. C’est un peu comme traverser un orage. ⛈️ Ainsi l’énergie se libère.
- M’isoler pour éviter de rediriger ma haine sur les autres.
- Ressentir l’énergie dans mon corps, l’observer en étant 100% présent.
- Écouter intérieurement ma colère. Que souhaite-t-elle me dire ? Quel est son message ?
- Ressentir s’il y a un besoin immédiat, exemple :
- Crier.
- Expirer l’énergie bloquée en imaginant qu’elle part dans le sol.
- Bouger.
- Imaginer le moi du passé (souvent l’enfant intérieur) qui a réprimé cette colère. Le prendre dans mes bras, le laisser s’exprimer. Exemple : Je ressens de la colère car on m’empêche d’être moi-même.
- Me répondre : « J’accueille ma colère dans mon corps. J’ai le droit de l’exprimer. Je m’aime. Je m’accepte comme je suis. »
À noter que pendant longtemps j’ai tapé mon matelas et crié dans mon coussin pour évacuer ma rage. Jusqu’à ce que je prenne conscience que l’énergie de la colère était déversée dans mon lit, et retournait en moi pendant la nuit…
Alors au lieu de vouloir évacuer la colère hors de mon corps, j’ai pris conscience qu’elle était une partie de moi-même que j’essayais de rejeter. Je l’ai visualisée (comme mes autres blessures émotionnelles) comme une racine de moi-même, et je l’ai acceptée.
« Les exercices, si souvent conseillés, de « défoulement » consistant à se purger de sa colère, par exemple en tapant sur des coussins ou sur un punching-ball, se révèlent d’une efficacité douteuse tant que l’on s’astreint à épargner les personnes à l’origine de cette colère. »
-Alice Miller-
Colère récurrente
La colère revenait chez moi encore et encore, malgré le processus ci-dessus.
J’avais besoin d’aller plus en profondeur :
- Comprendre les causes profondes de la colère : de profonds traumas.
- Communiquer mes ressentis directement aux personnes concernées (oui oui !).
- Me guérir émotionnellement.
- Exprimer la colère artistiquement : la chanter, la danser, la grogner, la dessiner, la jouer avec un instrument, la peindre, etc.
- Écrire ce que je ressens.
- Comprendre l’émotion qui se cache derrière (la colère est une émotion de protection, en première ligne devant d’autres émotions).
- Pardonner.
- Me réassocier à ma colère.
- Transformer quelque chose dans ma vie.
- Consulter un psychologue ou un thérapeute.
Exemple : Le père de Jean l’a frappé lorsqu’il était petit. Jean a accumulé de la colère en lui. À chaque fois qu’il voit quelqu’un donner une claque à son enfant, cela le met hors de lui. Il a besoin de prendre conscience de l’impact de la violence de son père sur sa vie.
Que faire si un enfant est en colère ?
C’est l’un des rares moyens dont dispose le bébé pour faire comprendre ses besoins.
Si un enfant est contrarié :
- Accepter sa colère.
- Écouter l’enfant.
- L’encourager à l’exprimer : crier très fort, gribouiller ce qu’il·elle ressent, etc.
- Mettre un nom sur l’émotion : « C’est ok de ressentir de la frustration. »
- Le·la réconforter : « J’accueille tes émotions. Je t’aime. Je t’accepte comme tu es. »
- Lui faire un câlin s’il·elle le souhaite.
- L’écouter et identifier ses besoins. Par exemple la petite Judith est fâchée car son papa l’a reprise devant tout le monde. Elle a besoin d’être guidée, et non rabaissée.
- Le·la laisser bouder s’il·elle en a besoin.
Cela ne signifie pas succomber à tous les caprices des enfants. Certains savent très bien jouer avec l’exaspération pour obtenir ce qu’ils désirent. Il convient de poser des limites et de rester ferme si nécessaire.
L’essentiel est d’accueillir les émotions plutôt que de les rejeter.
Conclusion
Comment je me libère de ma colère ?
Cette émotion est une alliée qui vient toucher ce qui n’est pas juste pour moi.
Plutôt que de l’étouffer, il est essentiel de m’autoriser à :
- L’accueillir.
- L’observer dans mon corps.
- La vivre.
- L’exprimer.